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Commentaire du logion 22

Quand vous ferez le deux Un.

Une pierre de taille !

 » L’analogue en sa figuration L’altère », la figuration par analogie éclaire Son jeu. La vie ordinaire fournit les images qui animent les symboles d’un message Maternel sur l’unité paradoxale. L’image des petits qui tètent, par exemple, induit l’invitation à une autre Tétée.  Les images de disciples, du mâle, de la femelle, de l’œil peuvent  également être considérées symboliquement.

Jésus vit des petits qui tétaient, symbole d’abandon et d’innocence entre des bras maternel, deux images en une.

Des petits comme il l’entend, sans mental, dans l’unité du vivant où le dehors et le dedans ne sont pas séparés, ils les découvriront en faisant la liaison entre la vision de leurs mains et la sensation de leurs mains, de même pour leurs pieds qui leurs donneront leur autonomie. Ils apprendront plus tard le haut et le bas, le grand le petit, etc, etc. Pour eux pas même l’idée d’une créature encore moins d’un créateur.

Et une autre: celle de la tétée qui peut s’appliquer pour la Mère véritable: elle offre la méditation pour se débarrasser de deux encombrants, mais cette méditation est maîtrise d’une douce intransigeance, absolue et/mais sans rejet ; faire le deux Un c’est ne reconnaître que le Un, dans la durée.

Que pouvait-on entendre à l’époque de Jésus par mâle et femelle ? Une époque où Ève est issue d’un côté d’Adam. Le mâle n’est-il pas celui qui donne l’impulsion du vivant, la femelle concrétisant ? Les archétypes structurent les mentalités et les langues.   Il est surprenant, au logion 114, de voir le mot mâle apparenté à vivant. Le schéma mâle et femelle pourrait renvoyer aux symboles de ce qui engendre et de ce qui est engendré ; intuitivement, ils symbolisent aussi celui (ce) qui saisit et ce qui est saisi, par extension ce qui perçoit et ce qui est perçu,  etc.

Ce registre offre un sens profond et une unité au logion :  <afin de> faire le mâle et la femelle en un seul, cela peut s’entendre: vous ferez aussi, dans cet Instant, celui qui saisit et ce qui est saisi en un seul, ce qui engendre et ce qui est engendré en un seul , ce qui perçoit et ce qui est perçu en un seul, pour que ce qui engendre ne s’engendre pas, pour que ce qui perçoit ne se fasse pas percevant (créateur)   et  ce qui est perçu ne se fasse pas perçu, séparé.

Faire des yeux (vus) à l’endroit d’un œil (percevant), c’est faire (voir) la vision et les yeux d’un même bois. Une main à l’endroit d’une main, un pied à l’endroit d’un pied, c’est l’image innocente (« je suis ce corps, ce corps n’est pas moi » Jacques),  ni engendrée ni séparée, images animées à l’endroit où elles s’animent. L’Etranger ainsi apaisant / apaisé.

Le chapitre 1 du Tao-te-king traite la même énigme : « Le Tao qu’on tente de saisir n’est pas le Tao lui- même », « Par le non-être, saisissons son secret, par l’être, abordons son accès. »,  » Non-être et être sortant d’un fond unique, ne se différencient que par leurs  noms.  Ce fond unique s’appelle Obscurité. »
Louis-Marie

Emile et Utos

La Gnose est très simple, d’une simplicité enfantine, trop simple pour  être saisissable par l’outil mental. Ceux qui ont fréquenté la compagnie d’Emile l’ont certainement entendu affirmer tranquillement que c’est son chien Utos qui lui avait enseigné la Gnose, et Monique a depuis souvent relayé ce propos, le confirmant. Comment un animal, serait-il un beau Patou des Pyrénées, peut-il enseigner la Gnose ? Voilà une question d’importance majeure, qui a pris en moi la plus grande place car elle a été prononcée par un homme incomparable qui a témoigné à mes yeux et à mon être entier d’une paix, d’une qualité d’être, de présence, d’un bonheur intérieur et rayonnant qui constituent pour moi la preuve et la promesse. Il est le garant de la parole, et la parole fut son action. Et ses propos, même légers, ne démentaient jamais ce qu’il était.

C’est que la Gnose n’est pas un savoir universitaire, n’est pas mémorisable, ne se réduit pas à des mots. La Parole de gnose est vivante dans la bouche du maître, elle le reste dans l’oreille du disciple assoiffé, et elle meurt dans celles de ceux qui en font un savoir, et la transcription qu’en feront ces derniers les trahira immanquablement par une interprétation erronée.

Ce que montre l’animal, c’est ce que répond le petit enfant de quelques jours à l’interrogation de l’homme âgé au sujet du lieu de la Vie (Log 4) : une réponse silencieuse sans pensées. La Gnose conduit à la plénitude du vide. Dans « Je suis », Nisargadatta dit : « Le silence est primordial. Dans le silence et la paix, vous vous développez. »

Il est impossible de se souvenir d’avant le mental, cependant on peut en  avoir gardé une nostalgie, le corps l’a vécu. L’absence d’images et de  pensées permet la libre circulation des énergies dans le corps du petit homme comme dans celui de l’animal. Cet état sera retrouvé dans la jubilation au terme de la résolution d’une énigme aux mille pièges par l’homme déterminé à jouir de la Vie. Utos le maître chien donne la leçon du non mental : pas de soucis, pas d’affaires, pas de crainte de l’avenir, pas d’image de soi, pas de calcul, la confiance absolue, la  simplicité totale, le présent tout le temps ; un grand bonheur que seul l’homme peut dire, ce que le gnostique fait volontiers pour lui-même et pour les oreilles qui entendent, avec qui il partage par la parole sa connaissance et son émerveillement dans l’amour inconditionnel.

Le gnostique jouit de la Vie en esprit et ses paroles sont vecteur de Vie pour qui les entend. Les commentateurs commentent, le chien aboie, « tout passe et Je demeure » (Emile).

Merci Utos.