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Hommage à Monique Gillabert

Voici que tu rejoins Emile, ma chère Monique, vingt ans après son départ.

Vingt années pendant lesquelles, grâce à toi, il n’a jamais cessé d’être parmi nous.

D’abord, en raison même de ta propre présence, toi qui t’es trouvée à ses côtés de bien longue date, notamment dans votre maison de Marsanne ; votre maison toujours si accueillante.

Ensuite, parce que tu as poursuivi son œuvre ; votre œuvre à deux en fait, tant tu as été, sur tous les plans, partie prenante dans son élaboration et dans ce qui a fait l’essentiel de votre vie : la gnose.

Cette vie et cette gnose que, de rencontres en rencontres, à Marsanne, des années durant, et à la faveur des Cahiers Métanoïa – dont tu as, jusqu’à la fin, efficacement et fidèlement assuré la maîtrise d’œuvre  – Emile et toi avez très généreusement partagées avec nous. Et avec quiconque voulait et pouvait s’y prêter.

Il suffisait, pour cela, d’être en plein accord avec vous ; non sans quelques dissonances, de celles qui font, comme dans la musique contemporaine, le piment de la vie !

En tout cas, toujours en plein accord avec l’essentiel.

Ainsi, chez vous deux – vous deux et vos fils, qui ont toujours fait profondément partie de votre union – il était donné de vivre l’unité dans la diversité.

L’unité qu’il nous est toujours donné de vivre hors l’espace et le temps, car elle est sans amont et sans estuaire.

Elle est, c’est tout.

C’est de nous avoir permis – et de continuer de nous permettre – de vivre cette unité au quotidien, qu’à toi, comme à Emile, nous devons tous un grand merci.

Jacques

lu le 15 juin 2015 pour tous les amis de Métanoïa

 A Monique

Créé pour toi chère Monique, le titre de Madame Maman, associé à toi dans mon cœur pour toujours, grande dame de l’amour, de l’équilibre, de la générosité, de l’efficace, de l’énergie, du dévouement et … de la blague!

Cordon bleu (blanc, rouge ), maîtresse femme, j’arrête là, Emile était un homme de goût, non?

Je te le confiais il n’y a pas si longtemps:  » Que serais-je sans vous? « .

A toujours.

 Louis-Marie
lu le 15 juin 2015

 Monique, ma Monique, notre Monique,

D’abord, ici, en ce lieu qu’il n’y ait aucune méprise, même si ce ne doit être qu’entre nous, il n’y a place ici que pour la joie, le bonheur, l’exaltation, l’amour. Qu’on ne compte pas sur toi, qu’on ne compte pas sur nous pour divaguer sur la vie, la mort, le péché originel, la résurrection de la chair et quantité d’affabulations qui font ou qui ne font pas des réponses aux plus grand nombre !

Toi Monique et nous, n’avons rien avoir avec ce monde, nous sommes vivants, éternellement vivants et la mort ne nous concerne pas. Nous sommes des esprits directement issus du Père et notre chemin nous ramène immanquablement à lui parce que, purs esprits, nous sommes depuis toujours et à jamais pure essence, pure conscience, pure félicité. Pur Sat, chit, ananda !

Pas un seul parmi nous et toi la première qui a vécu pendant trente-six ans l’intermède du monde empirique au côté d’un être éveillé, n’a jamais pu douter de l’exaltation de notre vraie nature.

Le corps est un cadavre, et le monde est un cadavre, nous enseigne Jésus. Tout ce qui n’est pas vu directement par le prisme du Soi, n’a aucune réalité mais, même si ce monde est une illusion, nous l’acceptons par amour du Père. Par amour du Père, nous nous laissons enfouir dans ce qui n’existe pas et nous luttons pour retrouver la pleine conscience de ce que nous sommes et que, d’ailleurs tu le vois en ce moment, nous n’avons jamais quitté. Le Père était un Dieu caché et nous sommes nous-mêmes des Dieux cachés et, par le grand mystère de l’incarnation, nous avons été mis sur le chemin du retour. C’est pourquoi les gnostiques que nous sommes, respectent infiniment le corps car, s’il n’a pas de réalité au niveau de l’essence suprême, il a un rôle dans notre reconnaissance de nous-même par nous-même et pour nous-même. C’est la seule raison pour laquelle, en ce moment, nous déposons ce corps dans la terre d’où il est venu, à côté de celui d’Emile qui, lui aussi, a fait, dans ce monde trouble, un sublime chemin…

Mais, encore une fois, qu’il n’y ait pas la moindre ombre à notre bonheur. Quand la voiture est vieille, nous la conduisons à la casse et nous pouvons nous poser la question : qui est mort ? La conductrice ou l’auto ?

Les hommes, quels qu’ils soient, vivent dans l’inconnaissance mais, en Occident, ils y rajoutent une relation maladive à la mort. Surtout qu’on n’en parle pas, surtout qu’on se la cache, surtout qu’on ne s’y prépare pas… Elle fait tellement peur et ces siècles ont si peu de réponse que l’Occident encore plus que les autres se comporte en cette affaire dans un enfantillage malsain.

Les dernières semaines de ton corps Monique furent pénibles et je ne sais si ton cerveau à moitié détruit te permettait encore quelques consciences. Outre la difficulté que nous avons eu à te voir dans cet état, nous n’avons pas eu d’autres recours que de prier les grandes âmes qui nous accompagnent tous, de te délivrer d’un corps qui n’avait plus de fonctions. Depuis notre dernière visite, je n’ai cessé de demander à Emile de te délivrer de cette prison muette.

Il y a quinze jours, nous sommes venus te rendre visite, Jacques, Yves, Michel, Claude. Nous sommes restés une heure et demie avec toi sans pouvoir échanger le moindre mot. Notre Monique était devenue une sorte de statue immobile, fixant sans cligner les yeux le mur d’en face et ne présentant aucune réaction à nos paroles.

Jacques enfin nous dit qu’il était temps de partir. Nous nous levâmes pour venir t’embrasser les uns après les autres. Comme j’étais le premier, je serrai ta tête doucement contre ma tête et je te dis lentement : « Monique nous t’aimons, nous t’aimons, nous t’aimons. »

Devant nos yeux stupéfaits, la statue alors s’alluma, s’anima et tu nous dis fort et distinctement : « Moi aussi, je vous aime tous ! » et la statue reprit son immobilité.

Troublés, les larmes aux yeux, nous rentrâmes à Marsanne. Décidemment, il n’y avait que la vie !

Arrivé devant la maison, je me souvins de la première fois où je poussais la lourde porte de chêne. C’était toi qui m’accueillais entourée d’une meute de chiots sous laquelle disparut instantanément mon petit garçon et j’eus là, spontanément, devant toi un sentiment de paix et de calme. Tu m’as conduit auprès d’Emile avec qui j’ai eu mon premier entretien pendant trois ou quatre heures.

En m’ouvrant ta porte, tu changeais radicalement ma vie. Pendant des années, depuis la plus petite enfance, fou de Jésus et tristement trahi pas le christianisme et toutes ses histoires auxquelles je ne pouvais porter crédit, j’avais demandé ardemment une âme éclairée, un maître, un compagnon, un homme qui savait quelle était sa réalité éternelle et qui pouvait m’aider comme il le faisait déjà depuis quatre ans dans ses commentaires de l’Evangile de Thomas, à comprendre et à approfondir les vraies paroles du Maître parmi les maîtres.

Le reste nous est commun : pendant trente-cinq ans, nous avons vécu dans le respect, dans la fidélité, dans l’amour. Certes, nous n’étions pas nombreux, surtout après le faux départ d’Emile, mais le message était passé et nous étions définitivement des vivants. Que dire de la part pratique, au-delà de ton dévouement et de ton amour pour les autres, que tu as apportée à toutes ces décennies lumineuses. Tout le travail de documentation, d’étude, de classification que tu as fait au côté d’Emile pour l’aider dans la rédaction de huit livres majeurs !

Que dire de l’incroyable énergie que tu déployais alors que nous débarquions à vingt-cinq chez toi et que ta présence n’était pour nous que dévouement. J’entendrais toujours le choc précipité de tes talons sur les dalles qui témoignait de l’incroyable énergie que Monique déployait en toutes choses.

Depuis vingt ans Emile a quitté son corps et, curieusement, j’ai pour ma part un rapport intime encore plus fort avec lui. Je t’invite donc à la fête, toi qui est maintenant dans la Lumière et apte à la voir lorsqu’elle scintille dans le monde matériel.

Qui peut nous séparer de toi ? Qui peut nous enlever Monique ? Qui peut l’empêcher de vivre devant nous ? Comme nous, éternellement.

Pour ma part, c’est peu dire que j’ai trouvé à Marsanne, dans ce que j’appelais « la maison de lumière », tout ce que j’attendais et tout ce que je demandais à ce Jésus aimé éperdument.

Sous des formes diverses, mes frères et mes sœurs qui sont ici, je le sais, sont comblés comme moi et, comme moi, ils t’embrassent toi « Monique la vivante », dans un baiser sans fin…

Pour l’éternité, Jésus t’a donné les réponses :

Si les gens te demandent : d’où viens-tu ?

Dis : Je suis venue de la Lumière, elle s’est levée et manifestée dans mon image.

S’ils te disent : Qui es-tu ?

Dis : Je suis sa fille et je suis l’élue du Père le Vivant.

S’ils te disent : Quel est le signe du Père qui est en toi ?

Dis : C’est un mouvement et un repos.

Comme Emile le fait lorsque nous sommes devant une certitude absolue, je lui prête ma bouche et il dit : Amen !

Claude
lu le 15 juin 2015

Chère Monique,

En cette circonstance, je voudrais saluer ton union avec ton mari. Car, si c’est bien les mots d’Emile qui m’ont attiré à vous deux il y a plus de trente ans, je n’ai cessé d’être impressionné par ce que j’ai perçu de votre relation de couple, et tout particulièrement de l’écoute, de l’attention,  du respect mutuel, de l’épanouissement que vous y avez manifestement trouvés tous deux, et qui ont permis de nous recevoir régulièrement, parfois nombreux chez vous dans votre si belle intimité alors partagée, lors de séjours vécus comme une ressource au coeur de ce que l’humain a de meilleur.

Merci

Le 15 juin 2015 dans le bureau d’Emile

Monique n’est plus là sous sa forme, on a mis son corps en terre.

Dans l’après-midi, la famille nous reçoit dans la belle maison de l’Escurie pour l’évènement, et en fin d’après-midi les Métanoïa présents se retrouvent spontanément une quinzaine de minutes dans le bureau d’Emile pour ce qui peut être un adieu à ce lieu chargé de présence.

Nous sommes une dizaine, nous nous asseyons et immédiatement, mes yeux fixent un point du sol sans bouger, ma pensée se ralentit et je ressens l’intensité du silence rempli de plénitude, comme quand Emile l’instaurait par sa parole et sa présence, comme nous avons su le retrouver parfois au cours des vingt dernières années, trop peu à mon goût.

Emile disait souvent alors : « le mental n’en mène pas large ! », puis il annonçait qu’il allait reprendre inévitablement la main, et effectivement le débat reprenait. J’étais heureux dans ces moments-là, j’avais envie de rire et me retenais. Nous vivions là des instants magiques d’effacement de la pensée, tout le monde en était-il pleinement conscient je ne sais, mais en ce qui me concerne ces moments étaient délicieux je ne sais comment dire, le mot plénitude est le mieux adapté. Ravissement convient aussi, ou jubilation qu’Emile affectionnait.

Et voilà que cet après midi je suis gratifié de cet émerveillement enfantin avec plus d’intensité que je n’y parviens dans mon havre de verdure vauclusienne où pourtant je cultive le pur esprit avec bonheur : est-ce votre présence chers amis présents, ou bien est-ce ce lieu densément habité et fréquenté trente années durant dans lequel il m’a tant été donné, ou bien les deux…..

Christian

Chère Monique,

Tu m’as laissé entrer dans la famille des Metanoïa bien que je sois, comme toujours, en marge de toute norme, et tu as conservé, pendant toutes ces années où tu m’ouvris la porte de Marsanne, cette formidable capacité d’accueil et cette merveilleuse ouverture d’esprit qui ont fait que tous les Metanoïas qui étaient présents au décès d’Emile, sont restés attachés à perpétuer le message qu’il nous avait légué.

Tu as été pour moi une sœur aînée qui se confiait à moi comme je m’étais confié à Emile. Tu es toujours là à mes côtés, solide, souriante, et c’est cela qui compte.

Michel

Emile, le Père. Monique, la Mère. Le Fils unique, Metanoïa ?

Par quel Mystère le Vivant peut-t-il du Vivant engendrer le Vivant ?

Comment le Non-né peut-t-il s’incarner dans la chair pour vivifier le Non-né ?

La Parole est expression de la Vie et comme elle, elle est éternelle. Comment la Parole pourrait-elle s’occulter ? La Parole est toujours présente. La Parole descend en ce monde et le monde se voile la face pour ne pas la recevoir. Rejetés et persécutés par le monde, ceux qui vivent dans le monde sans être du monde en sont les réceptacles et les gardiens. Connaissant l’inestimable valeur de la Perle unique, ils préfèrent la dissimuler pour mieux la préserver dans quelque jarre au fond du désert. Et lorsque le trésor est découvert quelques siècles plus tard, bien peut savent reconnaître la vérité de la Parole. Et pourtant, il suffit d’un seul…

Émile est de ceux-là. Émile est celui-là. Détenteur de la Parole, il la recueille et la diffuse afin d’éclairer ceux qui sont aptes à la recevoir. Toute son existence terrestre est consacrée à ce Grand œuvre, Monique à ses côtés, n’hésitant pas à calligraphier intégralement la version copte de l’Évangile de Thomas, à dactylographier les textes d’Émile, à mettre en forme les Cahiers numéro après numéro, à se charger de toute l’intendance des séminaires.

A la fin de l’existence terrestre d’Émile, Monique continue son travail. Entièrement dévouée à la Gnose, c’est grâce à elle que les Cahiers Metanoïa ont pu poursuivre année après année leur petit bonhomme de chemin. C’est grâce à elle que les initiés d’Émile ont pu se retrouver à Marsanne dans la joie de se réunir tels des frères dans l’Un. Chez Monique où toujours ils ont trouvé le gîte et le couvert, et le bon accueil de l’hôtesse au grand cœur toujours ouvert. Au grand cœur ouvert sur l’Ouvert… Merveille de merveilles…

Et voilà que vingt ans après, tu décides de rejoindre Émile… que pourtant tu n’as jamais quitté et qui ne t’a jamais quittée… Mystère éternel de la Présence de l’Absence…

Il y a de la lumière au-dedans d’un être lumineux et il illumine le monde entier.

Comment donc te dire Adieu si ce n’est A Dieu, en la Parole, en la Vie…

Une page se tourne. Une autre s’ouvre. Mais qu’y a-t-il de changé ? Y a-t-il jamais eu une page ? Ou même quelqu’un pour tourner la page ? Les jours s’en vont. Ce que Je suis demeure…

Émile est le Vivant. Monique est le Vivant. Metanoïa est le Porte-Parole du Vivant.

Et le Vivant ne meurt pas…

Yves

Présentation de l’Association Métanoïa

Créée en 1973 à l’initiative, notamment, d’Emile et de Monique Gillabert, l’association Métanoïa, régie par la loi du 1er juillet 1901, s’est donné pour objet statutaire « la mise en œuvre, par tous moyens, de la prospection, de la recherche, des études, de la réhabilitation, de la protection, de la défense et de la communication des grands enseignements de caractère métaphysique, archéologique, scientifique et technique de toute origine et de toutes tendances. »

Principalement, et dès l’origine, cette mise en œuvre s’est traduite par l’approfondissement de l’enseignement de Jésus à partir de l’évangile selon Thomas, figurant sur un manuscrit en langue copte découvert, en 1945, à Nag Hammadi, en Haute-Egypte, et rapportant, par la bouche de l’apôtre Thomas, les paroles cachées de Jésus le Vivant.

Et ce constant approfondissement s’est fait à la faveur, d’une part, de réunions régulières des membres de l’association, leur permettant de partager entre eux autour de cette recherche, à l’appui, en outre, d’autres textes – et, en particulier, des ouvrages d’Emile Gillabert dont tous s’y rapportent – et, d’autre part, de la réalisation et de la diffusion auprès desdits membres, de cahiers trimestriels rendant compte des résultats de leurs échanges et de leurs études personnelles.

Afin de « moderniser » la communication que permettent ces cahiers, il a été décidé, à partir de 2014, de les faire paraître sur Internet ; d’où la création d’un site approprié, réservé aux adhérents de Métanoïa, qui sont tous fraternellement invités à adopter ce nouveau mode de correspondance, qui ne saurait en rien nuire à la qualité de leur  recherche fondamentale et de la convivialité qui l’accompagne !

Nous leur disons donc, à bientôt !

Le président